Entretien au sujet du projet La Mise En Bouche
Qu’est ce que la mise en bouche?
C’est une première impulsion, l’énergie d’un début, l’envie de faire un long, mais en se rendant compte qu’il faut commencer avec un court. Le film est un triptyque sur la confiance, les pulsions, et la désillusion. J’ai voulue faire un syncrétisme pour présenter mon scénario de long métrage « Tout le monde veut vivre» on pourrait dire que c’est une bande annonce Deluxe. Haha !
Tu es autodidacte, non ? Comment t’es tu pris pour construire cette petite production?
Oui, j’ai toujours voulu raconter des histoires, et déjà avec les copains à Ayherre, on filmait quelques plans du long métrage. Mais concrètement, j’ai fait un scénario, évalué les coûts de production et la forme, et j’ai vite réalisé, que j’avais besoin de deux choses :
Une équipe et de l’argent et si ce n’est pas ça, beaucoup d’amour et de compassion pour fédérer une équipe bénévolement. J’ai rencontré Peio Duhalde qui voulait réaliser un projet de fiction, après pas mal de discussions, il est devenue mon chef image et monteur. C’est grâce à lui que j’ai pu rencontrer le reste de l’équipe : Jérémie Garat, Pascal Roque et surtout Aulne et Richard de Jali Films qui sont devenus coproducteur du projet. Au moment où ils sont rentrés au projet, tout a pris un élan dynamique et sérieux. J’ai également réussi en parallèle à décrocher une bourse de Bitamine Faktoria, ainsi que de l’association art and project et avec leur soutien nous avons réussi a motiver la fondation du Crédit Agricole à soutenir le projet. Au bout d’un an de travail, on avait tout ce qu’il nous fallait, il ne manquait plus que de dire action.
Tu voulais travailler le son aussi?
Dès les débuts, je voulais que mon film se détache avec sa bande sonore. Je voulais inscrire ce condensé de psychodrame dans une tonalité de film de genre. Je connaissais à l’époque Sylvain Aubert qui avait déjà réalisé pas mal d’albums et création au styles qui me plaisent. Après un café et des madeleines, il a eu l’idée de travailler l’univers sonore uniquement à l’aide d’un korg au drone sombre et strident par moment.
C’est la première fois que tu diriges des acteurs, non ?
Oui, je faisais du théâtre avec Ludovic Estebeteguy, qui est devenu le patient chassé dans le film, et quand est venu le moment de trouver les acteurs, je voulais m’entourer d’un climat de confiance. Ludo a accepté et m’as suggéré Eric Gâteau qui était dans notre groupe pour interpréter le psy. Nous avons alors commencé tous les trois à se voir régulièrement pour répéter les étranges dialogues que j’avais pondus. Pour l’homme borgne, je voyais ce personnage comme sortie d’un documentaire pris à la volée, et au début, j’avais demandé à mon oncle Volker, d’interpréter le rôle avec son mauvais franc-allemand, mais c’est Ludovic Zeller qui l’a magistralement interprété au final.
Pourquoi ce format de bande annonce ?
Quand on commence à rêver on ne voit pas les limites des choses, c’est le big bang et quand on est seul devant son écran d’ordinateur et ses idées on a envie de voir. La réalité est plus concrète est brut, il faut de l’argent, il faut s’armer si l’on souhaite voir. Tout ça pour vous dire que j’avais un scénario de long métrage, mais aucune expérience comme réalisateur. Du coup, j’ai changé les dimensions de mes rêves
Et où en est le long ?
Dans 5 boites. J’ai encore beaucoup de livres à lire pour nourrir le projet, mais la structure est la. Je me laisse encore 2 courts métrages avant de le lancer en production. À voir parce qu’à mesure que je réalise, je pousse les limites du début de mes rêves.